Depuis la seconde moitié du XXe siècle, de nombreux sociologues, anthropologues et historiens, ont souligné le fait que la civilisation occidentale se caractérisait par un « déni social de la mort » et qu’elle procédait ainsi à une occultation dramatique des personnes en fin de vie. La mort et le mourir seraient devenus « tabous » et notre culture jeuniste et consumériste nous inciterait à en détourner nos regards.
Vouloir éloigner le tragique, faire décliner l’importance traditionnellement accordée aux rituels funéraires et au deuil, tel serait un des aspects majeurs de notre culture. Les sciences sociales étaient alors accusatrices : elles dénonçaient le « mal mourir » et faisaient la critique d’un monde où le rapport à la mort avait globalement cessé d’être familier.
Ce constat exigeait donc un remède : dès les années 80, se sont développés en France les soins palliatifs et de nombreux débats sur la fin de vie ont fait leur apparition dans l’espace public (notamment la question de l’euthanasie et celle du refus de l’acharnement thérapeutique). Pour autant, avons-nous aujourd’hui réussi à modifier notre rapport au mourir, à « resocialiser la mort » et à mieux accompagner les personnes en fin de vie ? Avons-nous trouvé les moyens d’enrayer le processus d’occultation de la mort dont beaucoup pensent qu’il est inévitablement pathologique ?
Le but de cet ouvrage est alors de reprendre l’ensemble de ce débat sociologique et, au-delà, de proposer une réflexion philosophique sur le rapport de l’homme moderne à la mort : la philosophie peut-elle encore se concevoir comme une « préparation à la mort » et peut-elle vraiment nous aider à vivre en tant que mortels ?
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