Expliquez le texte suivant :
La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question.
« Celui qui veut être aimé ne désire pas l’asservissement de l’être aimé. Il ne tient pas à devenir l’objet d’une passion débordante et mécanique. Il ne veut pas posséder un automatisme, et si on veut l’humilier, il suffit de lui représenter sa passion comme le résultat d’un déterminisme psychologique : l’amant se sentira dévalorisé dans son amour et dans son être. […] Ainsi l’amant ne désire-t-il pas posséder l’aimé comme on possède une chose. Il réclame un type spécial d’appropriation. Il veut posséder une liberté comme liberté.
Mais, d’autre part, il ne saurait se satisfaire de cette forme éminente de la liberté qu’est l’engagement libre et volontaire. Qui se contenterait d’un amour qui se donnerait comme pure fidélité à la foi jurée ? Qui donc accepterait de s’entendre dire : « Je vous aime parce que je me suis librement engagé à vous aimer et que je ne veux pas me dédire ; je vous aime par fidélité à moi-même ? » Ainsi l’amant demande le serment et s’irrite du serment. Il veut être aimé par une liberté et réclame que cette liberté comme liberté ne soit plus libre. Il veut à la fois que la liberté de l’Autre se détermine elle-même à devenir amour – et cela, non point seulement au commencement de l’aventure, mais à chaque instant – et, à la fois, que cette liberté soit captive par elle-même, qu’elle se retourne sur elle-même, comme dans la folie, comme dans le rêve, pour vouloir sa captivité. Et cette captivité doit être démission libre et enchaînée à la fois entre nos mains. Ce n’est pas le déterminisme passionnel que nous désirons chez autrui, dans l’amour, ni une liberté hors d’atteinte mais une liberté qui joue le déterminisme passionnel et qui se prend à son jeu ».
Jean-Paul Sartre, L’Etre et le Néant (1943), Gallimard, pp. 434-435
miamboula paul
24 octobre, 2012 à 9:05
En dehors de l’ETRE ET LE NEANT, Sartre pose le problème de l’amour dans l’EXISTENTIALISME EST UN HUMANISME.En effet dans la recherche d’un humanisme concret,il capitalise avec force les rapports inter-humains. Certe, dans la caratérisation de l’intersubjectivité, il arrive qu’il naissent des conflits,mais l’essentiel et que chez Sartre l’autre est un miroir qui permet à autrui de se reconnaitre. En somme l’amour chez Sartre est une condition de l’émancipation de l’humanité.Effectivement au regard de l’existentialisme sartrien l’amour ne peut se résumer à un simple déterminisme. Il faut aller plus loin en soulignant l’importance de l’altérité dans la philosophie de sartre.